Comprendre les enjeux de l'agriculture

A l’instar du café et du thé, le coton a longtemps été parmi les produits les plus exportés du Burundi.

Le Comité de gérance du coton (COGERCO) a noté que les surfaces cultivées et les quantités produites ont drastiquement baissé en entre 1993 et 2020, passant de :

  • 8491 à 2481 hectares ;
  • 8900 à 1000 tonnes.

Comment expliquer ce désintérêt pour le coton ?

Le pays a connu des crises politiques, une démographie croissante, des évènements climatiques (inondations et sécheresses) qui ont réduit le potentiel de surfaces cultivables.

La demande est concentrée au niveau d’Afritextile, spécialisée dans les tissus pour fabriquer pagnes et essuie-mains.

Pour les exploitants, la culture du coton présente deux inconvénients : elle ne procure pas les denrées alimentaires et elle demande beaucoup d’entretien et de manutention.

La faible rémunération de l’activité explique aussi le désintérêt des exploitants pour ce produit. En 9 ans, le coton-graine est passé de 350 à 600 BIF (0,15 à 0,25 €) le kilo avec un paiement différé contrairement aux autres denrées payées au comptant.

Pour endiguer le phénomène, la COGERCO a engagé des recours contre les spoliations de terres réservées au coton et négocié de nouvelles surfaces à exploiter.

En parallèle, le Burundi s’est associé au Kenya et à la Tanzanie à travers le projet Cotton Victoria mené avec le soutien d’institutions brésiliennes pour obtenir des conditions d’exploitation plus favorables aux cultivateurs sur les deux continents. Le collectif espère obtenir un prix au kilo à 700 BIF (0,29€) pour la prochaine campagne.

Source : Iwacu.org