Premier producteur mondial, la Chine, entend réduire le volume ses stocks pléthoriques de blé. Son gouvernement a décidé de réduire le prix minimum d’achat du blé aux agriculteurs chinois et de favoriser ainsi l’extension de la culture de soja.
En Chine, la production de blé bénéficie d’un régime spécial d’intervention. Le système mis en place organise l’achat de blé par l’Etat à un prix minimum (prix d’intervention), quand les prix du marché chutent sous le prix garanti. Cette politique a conduit à la constitution de stocks de plus en plus importants, le prix à l’intervention étant très attractif et nettement supérieur au prix mondial de la bourse de Chicago. Conséquence, la Chine détient aujourd’hui près de la moitié des stocks mondiaux de blé, soit environ 127 millions de tonnes (en augmentation de 67 % en trois ans) sur 263 millions de tonnes pour le reste de la planète. Le pays pourrait satisfaire un an de consommation sans produire ou importer une seule tonne de blé. La consommation intérieure est en effet estimée à 116 millions de tonnes.
Le gouvernement chinois a donc décidé de réduire le prix d’intervention pour décourager le stockage de blé. A partir de 2018 ce prix diminuera progressivement dont -2,5 % à -3 % immédiatement. Le nouveau prix d’intervention tiendra compte certes des coûts de production, mais aussi de l’offre et de la demande sur les marchés, des prix intérieurs et des prix mondiaux, indique-t-on au ministère chargé de la réforme. Ils s’appliqueront au début de 2018. Le gouvernement ne cherche pas uniquement à diminuer les stocks mais également à inciter les agriculteurs à produire plus de soja au détriment du blé. La demande de soja ne cesse, en effet, de croitre avec le développement de la demande en viandes porcines. En outre, les USA ont porté plainte contre la Chine devant l’OMC pour les subventions qu’elle accorde à la production de blé, de riz et de maïs.
Source : Socopag