Comprendre les enjeux de l'agriculture

L’Afrique du Nord est l’une des régions du monde qui offrira le plus d’opportunités d’investissement dans les serres commerciales en 2025. C’est ce que révèle les résultats d’une enquête publiée le 24 février dernier par le groupe bancaire néerlandais Rabobank. L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon d’acteurs du marché mondial des serres comprenant les fournisseurs de semences, de services de conseil et de technologies et de matériel de construction. D’après les personnes interrogées, l’Afrique du Nord est cette année la seconde zone la plus attractive au monde pour des investissements dans la culture en serre, derrière le golfe Persique. C’est un progrès notable par rapport à 2024. Le Maghreb se classe avant les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas ou la Belgique. 

Le Maroc est le principal moteur, en Afrique du Nord, de cette attractivité. Dans le Royaume, la production sous serre est utilisée principalement dans le sous-secteur de l’horticulture avec comme principale culture la tomate qui a bénéficié de la demande croissante des pays du nord de la Méditerranée, comme la France. Avec les investissements orientés principalement vers les serres à faible coût s’inspirant des structures développées aux îles Canaries (serres canariennes), la production de primeurs destinées à l’exportation s’est développée dans les régions chaudes et ensoleillées comme le Souss-Massa où la culture s’étale d’octobre à juin. D’autres cultures comme le concombre et le piment contribuent également à la croissance de l’horticulture sous serre dans le pays. Selon Rabobank, ces deux produits gagnent en compétitivité sur le marché de l’Union européenne et aussi du Royaume-Uni qui importe environ 80 % de ses fruits et 50 % de ses légumes. 

En 2023, le prix CAF (coût, assurance, fret) du kilogramme du concombre marocain sur le marché britannique était ainsi de $1,45 kg, soit un niveau plus compétitif que celui de l’Espagne (1,79 $/kg). Quant au piment, les exportations ont augmenté de 6 % en moyenne par an sur la dernière décennie avec l’Espagne comme premier client.  

D’après le groupe bancaire néerlandais, la durabilité environnementale et sociale et les gestions des risques climatiques et phytosanitaires seront des clés pour consolider la réussite de l’horticulture marocaine sous serre sur un continent africain peu équipé en serresPour rappel, l’Afrique affiche une surface d’environ 68 500 ha sous serre en 2024, soit moins de 2 % des superficies mondiales. Le leader mondial reste la Chine avec entre 1 et 3,5 millions d’hectares développés sous serre. 

Source : Agence Ecofin