Des universitaires de la faculté des sciences économiques et sociales de Lille ont souhaité comprendre le lien entre les relations socioéconomiques de l’agriculteur et ses pratiques professionnelles en région Hauts-de-France.
Il existe peu de travaux de recherche sur ce sujet pour éclairer les mécanismes d’échanges entre fournisseurs, acheteurs, conseils et agriculteurs et leurs répercussions sur l’activité.
Ce projet, intitulé NORE-AGRIA pour Normes Environnementales Activités Agricoles et Autonomie d’Exploitation, est soutenu par la Région des Hauts-de-France, la Chambre d’agriculture, la Mutualité Sociale Agricole (MSA), la Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF), le groupement Bio en Hauts-de-France et l’association Initiatives paysannes.
L’équipe de chercheurs, composée de 5 sociologues, 2 économistes et 1 anthropologue, a choisi d’étudier deux filières particulières fortement présentes dans cette région : les filières du lait et de la pomme de terre.
La phase de recueil des données s’effectue à l’aide d’un questionnaire diffusé auprès des agriculteurs de la région Hauts-de-France, les invitant à renseigner en ligne les informations suivantes :
- Les pratiques culturales ;
- Les relations socio-économiques des fermes ;
- Les évolutions du métier d’exploitant agricole.
En parallèle, des entretiens individuels ont été réalisés permettant de mieux comprendre la place que tiennent ces exploitants au sein de leur filière.
Interrogés sur leurs relations vis-à-vis des fournisseurs et des acheteurs ainsi que sur leurs rapports aux normes diverses imposées par leur métier, les exploitants ont apporté des réponses permettant aux chercheurs de dresser un premier constat :
- Fournisseur, acheteur et conseil sont souvent une seule et même personne ou entité, ce qui peut restreindre l’exhaustivité et la diversité du conseil ;
- Les éventuels projets de modification des pratiques culturales restent très limités et toujours contraints par le faible potentiel financier de l’agriculteur ;
- L’agriculteur ressent du désarroi quant à la perception de son métier par les consommateurs.
Il apparaît qu’une meilleure inclusion de la profession permettrait d’ouvrir la pratique agricole à plus de changements et d’innovations avec un accès élargi aux solutions alternatives. Par la même occasion, elle permettrait d’établir un lien entre producteur et consommateur pour valoriser cette activité.
L’agriculteur se trouve relativement isolé sur un plan socio-économique alors qu’il assure une fonction centrale dans la société : une reconnaissance qui se fait attendre.
Source : Terres et territoires