Le campagnol terrestre creuse des galeries dans le sol où il se reproduit et où il se nourrit des racines des végétaux. Ses populations ont atteint des niveaux tels qu’ils entraînent des pertes importantes pour les agriculteurs. La densité de population peut atteindre 500 individus par hectare, chacun consommant 80 % de son poids en végétaux par jour. En l’absence de prédateurs, les méthodes de lutte sont basées sur les captures et l’usage de bromadiolone, qui a des effets négatifs sur la faune et l’environnement. Pour informer leurs congénères de leur état physiologique, les campagnols utilisent le marquage odorant. Des chercheurs de l’Inra, de l’Institut Pasteur de Lille et d’ALLICE viennent d’identifier les signaux chimiques émis par les deux sexes, à partir d’urine et de glandes abdominales. Leurs résultats, parus dans Scientific reports le 5 décembre 2019, montrent que les composés émis par l’urine et les glandes abdominales sont différents et que leur production dépend du sexe mais surtout de la période de l’année. Ces travaux permettent d’envisager le développement de nouvelles stratégies de lutte plus respectueuses de l’animal et de l’environnement. Les chercheurs de l’Inra ont ainsi eu l’idée d’identifier ces molécules et leurs effets sur les animaux pour in fine modifier la communication chimique entre les mâles et les femelles afin d’empêcher les campagnols de se reproduire.
Source : INRA