La malaria pourrait être éradiquée dans le monde grâce au génie génétique. En tout cas c’est ce que pensent de nombreux chercheurs dans le monde. Le sujet était à l’ordre du jour de la conférence internationale sur la diversité biologique qui s’est tenue à Charm el-Sheikh en Egypte fin novembre. Le projet Gene Drive financé par la fondation Bill & Belinda Gates est une technique biologique qui vise à supprimer les vecteurs des maladies infectieuses, ou du moins les rendre inoffensifs. Est concernée en priorité la mouche anophèle qui transmet la malaria. La technique utilisée consiste à introduire une mutation sur deux chromosomes père et mère de la mouche qui se transmettra ensuite sans se perdre de génération en génération, dans la population toute entière, selon les lois de Mendel. Ici il s’agit d’incorporer un gène de mortalité dans la population des anophèles ou de rendre les moustiques inoffensifs par la présence d’anticorps qu’ils pourraient développer. Autrement dit supprimer la mouche ou casser la chaîne de transmission par Gène Drive.
On ne sait pas encore si la méthode fonctionnera réellement dans les conditions de sécurité voulues. Beaucoup de scientifiques voudraient pouvoir passer à un nouveau stade de développement et faire des essais. La plupart des États africains soutiennent le projet. Mais des organisations s’y opposent et plaident pour un moratoire sur cette technique en arguant du risque de disparition définitive d’un insecte et de ses conséquences imprévisibles sur la biodiversité.
MB Socopag